Végétal, forcément synonyme de sain et durable ?

Édito

Les régimes à forte prédominance végétale présentent des co-bénéfices pour la santé et l’environnement, comme rappelé par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC). C’est particulièrement vrai pour les régimes diversifiés riches en produits bruts, constitués majoritairement de céréales complètes, fruits et légumes, légumineuses et fruits à coque. Toutefois, régime « végétalisé » ne rime pas nécessairement avec bon pour la santé.

A travers 3 études récentes, ce numéro d’Equation nutrition éclaire cette idée reçue :

La première – une revue systématique de la littérature – a examiné l’état de l’art concernant l’influence des régimes végétariens (de pesco-végétarien à végétalien) durant la diversification alimentaire sur le développement et la santé de l'enfant dans les pays occidentaux. Simeone et coll. concluent que les régimes végétariens ne peuvent pas être recommandés durant la diversification alimentaire, en raison notamment des risques de déficiences en vitamine B12, DHA et fer pouvant altérer le système nerveux. Il est à noter que le niveau des éléments de preuve des études incluses dans la revue était faible voire très faible, la plupart des études présentant des biais majeurs.

La deuxième étude s’est intéressée à l’association entre la qualité d’un régime à prédominance végétale et le risque de fragilité chez des femmes âgées de 60 ans et plus. La qualité des régimes à forte prédominance végétale a été évaluée à l’aide d’un indice reflétant, d’une part, la dimension « végétalisée favorable à la santé »,  d’autre part, la dimension « végétalisée défavorable à la santé ». Un régime à prédominance végétale favorable à la santé était associé à un risque plus faible de fragilité tandis qu’un régime à prédominance végétale défavorable à la santé était associé à un risque plus élevé de fragilité.

Dans le dernier article issu d’une lecture lors d’une conférence, J. I. Macdiarmid indique que s’il est nécessaire de diminuer sa consommation de viande et de produits laitiers pour la santé et le climat, les régimes modernes végétalisés ultra-transformés, notamment prisés par les jeunes et les personnes suivant des régimes végétariens depuis peu ne sont ni sains ni durables et très éloignés des régimes à base de produits végétaux traditionnels.

Auteur
Julia Baudry Epidémiologiste de la nutrition – INRAE
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