L'approche "One Health" - un concept fondamental face aux enjeux actuels de santé
En bref
Découvrez cinq articles scientifiques récents issus de notre veille sur l’alimentation, la santé et la durabilité.


Un nombre croissant d’études suggère qu’éliminer les produits animaux de l’alimentation permettrait de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Une équipe croate a évalué l’impact de cette évolution. Si une transition vers un régime vegan contribuerait bien à la réduction des gaz à effet de serre, ce travail pointe des risques vis-à-vis des ressources naturelles et la sécurité alimentaire : moindre diversité génétique végétale et animale, pression accrue sur les terres et l’eau et résidus de pesticides. De plus, sans évolution d’ensemble du système alimentaire, cette transition aurait des conséquences économiques en termes d’emploi ou encore de sécurité alimentaire. Face à ces résultats, les auteurs invitent à anticiper et d’accompagner les conséquences des transitions alimentaires avec une politique cohérente d’agriculture durable.

Des chercheurs espagnols ont cherché à identifier les co-bénéfices sanitaires et environnementaux d’une alimentation durable, ainsi que les stratégies de promotion favorisant sa mise en œuvre. Selon ce travail, un régime équilibré en calories, principalement basé sur des aliments d’origine végétale (60% des apports énergétiques) et un faible apport en protéines animales pourrait réduire de manière significative la morbi-mortalité globale et l’impact environnemental de l’alimentation. Pour accompagner la mise en place de tels régimes, les auteurs soulignent la nécessité de travailler sur les liens « alimentation-santé-environnement » dès l’école et l’importance d’un accompagnement par des professionnels de santé tout au long de la vie.

Les maladies cardio-vasculaires sont la 1ère cause de décès en Europe et près de la moitié d’entre elles sont liées aux habitudes alimentaires. Afin d’optimiser la prévention de ces pathologies, une équipe italienne propose un régime alimentaire fondé sur les données de la littérature disponible concernant les liens entre alimentation et santé cardiovasculaire. Ce régime inclut des apports accrus en fruits, légumes, céréales complètes, céréales à faible indice glycémique, noix, légumineuses et poisson, et des quantités réduites de viande de bœuf, beurre, céréales à IG élevé ou pommes de terre et sucre. Un tel régime correspond aux recommandations de l’EFSA et permettrait des apports en nutriments appropriés tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 48,6% comparé au régime actuel.

Des experts ont comparé les consommations alimentaires des australiens avec les recommandations de deux modèles alimentairess. Selon ce travail, les australiens consomment 2 à 4 fois plus d’aliments discrétionnaires que les quantités maximales recommandées par les modèles de référence. De plus, le régime actuel ne contient pas suffisamment de légumes ni d’alternatives végétales à la viande et présente des scores d’impact environnemental supérieurs à ceux des modèles étudiés. Ainsi, les auteurs pointent la nécessité de changer les pratiques alimentaires des australiens pour s’aligner avec les recommandations en matière de santé et de durabilité.

Une étude française a évalué les impacts environnementaux des régimes alimentaires en fonction de la consommation d’aliments ultra-transformés. Les apports alimentaires de 2121 adultes ayant participé à l’étude INCA 3 ont été analysés et 14 indicateurs d’impact environnemental ont été étudiés en utilisant la base de données Agribalyse. D’après ces travaux, les régimes riches en produits ultra-transformés sont globalement associés à une intensification des gaz à effet de serre ainsi qu’à une demande plus importante en énergie pour l’utilisation des terres et pour les étapes post-agricoles, comme la transformation.